| Le 03 mars 2010
Cette année, comme tous les ans depuis 1982, la journée
de la danse est fixée au 29 avril par l'Unesco (United Nations
Educational, Scientific and Cultural Organization), organisme
de l'Onu qui traite des problématiques d'éducation, scientifiques,
culturelles et de communication entre les nations. Cela est un résumé
forcément incomplet, mais ceux qui sont intéressés par cet organisme
dont le siège est à Paris pourront se rendre sur son site web. Dans son rôle culturel l'Unesco prend
en charge le domaine de la danse dans le monde via le CID
(Conseil International de la Danse), organisation non gouvernementale
représentant de l'art de la danse au plus haut niveau et reconnue
par les gouvernements nationaux et individus de plus de 150 pays.
Là aussi, il y a un
site web (que vous pourrez consulter en français en cliquant sur le
mot "Français" sur la gauche).
La journée de la danse a été instaurée par le CID il y donc
28 ans pour "attirer l'attention du grand public sur l'art de la
danse et, tout particulièrement, de toucher un nouveau public
qui ne se sent pas concerné dans l'année par les événements de danse."
Et, selon cet organisme, "les manifestations de la Journée de la Danse
peuvent être des événements spécialement conçus pour cette occasion,
des cours portes-ouvertes, des répétitions publiques, des conférences,
des expositions, des articles dans les journaux et magazines,
des soirées dansantes, des programmes à la radio et à la télévision,
des visites, des démonstrations de rue, etc." Et le président du CID,
Alkis Raftis, de continuer : "La Journée de la Danse peut être
l'occasion d’utiliser des espaces "nouveaux" : rues, parcs, places,
magasins, usines, villages, discothèques, écoles, stades, musées, etc.
En fonctionnant dans un contexte inhabituel, vous mettez l’accent sur
le fait que votre événement est dédié à la famille planétaire des
danseurs." En reprenant ici ses propos presque deux mois à l'avance, j'espère
que certains d'entre vous auront le temps de préparer et
l'envie de marquer à leur manière
cette journée qui est celle de notre communauté de danseurs
(du hip-hop à la valse
en passant par la salsa et la danse classique). Chaque initiative
permettra de faire découvrir à nos voisins tous les bienfaits de
la danse au niveau social, du bien-être, physique (et sportif), etc.
Je m'aperçois que beaucoup de gens ignorent que danser est tout
à fait accessible à tous et qu'il n'est pas besoin de faire le
grand écart pour s'amuser en dansant. Ainsi, la journée de la danse
doit-elle être tournée vers ceux qui pourraient découvrir les
différentes formes de danse
au détour d'une rue, dans un centre commercial ou encore
près de leur lieu de travail. Et si le jour du jeudi 29 avril
ne vous convient pas, pourquoi ne pas organiser votre événement
durant le week-end suivant ? Pour les danseurs, c'est tous
les jours la journée de la danse, non ?
L'Unesco maintient aussi une liste de patrimoine culturel immatériel
nécessitant une sauvegarde urgente et, régulièrement, le
Comité intergouvernemental
de sauvegarde du patrimoine immatériel se réunit afin de
décider d'y intégrer des éléments nouveaux.
La quatrième session (la plus récente à ce jour) s’est tenue
à Abou Dhabi (Émirats arabes unis) à la fin du mois
de septembre 2009 et on y a discuté l'ajout de nouveaux
éléments dans le domaine de la danse. Il y a le tango
(Argentine et Uruguay) ainsi que la danse traditionnelle Ainu (Japon)
et la danse des fermiers du groupe ethnique coréen en Chine.
J'avoue que je n'imaginais pas que le tango argentin nécessitait
une sauvegarde urgente. Dans les textes dirigeant ces actions
au sein des États membres, il est précisé que ces derniers "doivent prendre
les mesures nécessaires pour garantir la sauvegarde de leur patrimoine"
et que "sauvegarder ne signifie pas pour autant fixer ou figer le
patrimoine culturel immatériel sous quelque forme « pure » ou
« originelle ». La sauvegarde du patrimoine culturel immatériel
consiste à transférer les connaissances, les savoir-faire et
les significations." Il me semble que cela cadre tout à fait
avec ce que font les amateurs de danse d'une manière générale.
En effet, les écoles de danse sont censées enseigner et transmettre
les bases fondamentales des danses tout en favorisant l'autonomie
des élèves dans leur pratique lors de soirées dansantes par exemple.
Cela correspond au juste milieu entre le fait de rester figé dans
ce qui se faisait au temps de nos aïeuls et tomber dans le piège
de la modernité à tout prix en déformant l'esprit de la danse.
Pour moi, une danse peut évoluer et bénéficier des apports et influences
de chaque époque tant que l'on reste dans le même état d'esprit
que ceux qui ont contribué à la créer, ou alors on crée une nouvelle
danse avec un esprit tout à fait différent. En réalité, il faut
avoir quelques années de recul et d'observations pour se faire une idée
à peu près claire sur l'évolution d'une danse.
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