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Le blog UltraDanse.com regroupe les billets écrits par
Christian Rolland, danseur, enseignant, auteur et éditeur de livres
portant sur la danse. N'hésitez pas à ajouter un commentaire
sur cet article.
Aujourd’hui, je vous propose de continuer notre
découverte du vaste monde de la danse.
Depuis plusieurs années, un style de danse venu d'Inde
attire de plus en plus nos contemporains, il s'agit de la
danse Bollywood.
D'apparence dynamique, joyeuse et souvent
mettant en scène des personnages typiques, cette danse
se situe au confluent de diverses cultures. Cet article
tente de vous faire découvrir cet univers bien particulier,
un peu mystérieux et pourtant très apprécié dans le monde
entier.
Avant d'aborder la danse Bollywood, jetons un oeil
à la danse indienne dans son ensemble.
La pluralité culturelle de l'Inde n'est plus à démontrer et cela est
autant dû à l'étendue du pays qu'à son histoire.
La danse classique indienne impose au danseur une forte expression émotionnelle,
une dextérité importante ainsi qu'un maniement du rythme très précis.
Trois formes de danse classique indienne sont les plus connues :
le Bharata Natyam (originaire sur Sud-Est de l'Inde), le Kathak (originaire
sur Nord) et le Kathakali (Sud-Ouest de l'Inde), une forme de danse théâtrale
où la symbolique des positions de mains est prédominante.
Le Bharata Natyam, pratiqué au départ exclusivement
dans les temples religieux par les femmes (les devadasi),
est composé de plusieurs éléments dont
le maître de danse qui fait aussi office de chef d'orchestre,
des rythmiques effectuées par les pieds, des gestuelles de mains
(mudras)
inspirées de l'iconographie de la religion hindoue, des postures
de corps (karanas), etc. Il est à noter
que le dieu des arts de la scène hindou est
Brahmâ et que le dieu de la danse est
Shiva. La danse cosmique de ce dernier exprime
le cycle de la destruction et de la
création de l'univers.
Comme le Bharata Natyam, le Kathak est une danse généralement effectuée
en solo. Il a commencé par être associé à une certaine sensualité
(ce qui lui a donné mauvaise réputation jusqu'au 19e siècle). Le Kathak
raconte une histoire via le mime et des rythmiques de pied complexes.
Enfin, le Kathakali, originaire de la région de Kerala, une importante
zone de commerce avec l'étranger où le multiculturalisme est de mise.
Les danseurs ont le visage fortement peint, une bande de papier
faisant office de barbe, un énorme couvre-chef
et une tunique imposante, faisant ainsi référence aux divinités, démons
et humains de l'ancien temps. La danse se fait pieds nus et comporte
des passages où l'on prend appui sur l'extérieur du pied.
Dans un programme complet de danse indienne, les trois formes
peuvent se succéder au gré des musiques employées.
Pour vous donner une idée de ce que j'ai décrit dans ce paragraphe,
voici un exemple de Bharata Natyam :
un extrait de "Pushpanjali", dansé par Savitha Sastry.
Mais venons-en au Bollywood. Le cinéma indien s'est développé
depuis le début du 20e siècle un peu de la même manière que
le cinéma américain. Des premiers films silencieux
en noir et blanc, on est passé progressivement aux films
de comédie musicale dans les années 1930 et 1940.
C'est le caractère imaginaire et enluminé des films
musicaux de cette époque qui a probablement aidé les
populations indiennes à surmonter des périodes difficiles
de l'histoire comme la Seconde Guerre mondiale et
la partition des Indes en 1947. Cet âge d'or du cinéma
indien dura jusque dans les années 1960 et vit naître la
plupart des grands classiques. La croissance de l'aspect
commercial de ces films à succès continua jusque dans
les années 1970 où le terme "Bollywood" est pour la première
fois utilisé. Ce néologisme est la concaténation du "B"
de Bombay (ville la plus peuplée de l'Inde et
de nos jours connue sous le nom de Mumbai) et de l'essentiel
du mot "Hollywood", capitale du cinéma américain. Ainsi,
le terme "Bollywood" se rapporte-t-il uniquement aux films créés
à Bombay (et il y en a beaucoup ; ils ont souvent en Hindi,
très populaires, et comportent des scènes chantées et dansées).
Chaque autre région
de l'Inde (et même au-delà) produisant des films est dotée d'un surnom composé
selon les mêmes règles : Kollywood pour les films du quartier
de Kodambakkam à Chennai (anciennement Madras, et sont en
Tamil avec beaucoup d'action et de cascades),
Lollywood pour les films du Pakistan tournés à Lahore, etc.
Ainsi, les films Bollywood sont construits à grand renfort de
costumes brillants, d'éclairages évolués, d'accessoires divers
pour appuyer les chorégraphies chantées un peu comme les
musicals hollywoodiens. Depuis le début des années 2000,
Bollywood a été le producteur du plus
grand nombre de films grand public par an
(soit environ 1000 films chaque année),
dépassant largement ce qui se fait aux USA.
Dans les premiers films de Bollywood, les chorégraphies
étaient basées sur la danse indienne traditionnelle ou classique,
dont le Bharata Natyam et le Kathak. Petit à petit, l'influence
américaine s'est fait ressentir dans ces danses. En particulier,
des éléments des chorégraphies venues de Broadway et des clips
passant sur les chaînes de télévision émises dans le monde entier
(comme MTV, chaîne musicale "pour les jeunes") ont peu à peu
été intégrés pour ajouter de l'originalité et du spectaculaire
dans les productions indiennes. Ces éléments sont donc
principalement issus du jazz et du hip-hop.
Chaque film raconte une histoire
et les chorégraphies dansées sont là pour marquer une étape
de l'histoire en question, il y a donc une mise en scène
particulière dans chaque chorégraphie où l'histoire intervient.
Par exemple, cela peut être une scène romantique entre une femme
et un homme qui se rencontrent ou encore une dispute entre deux
soeurs dans un décor un peu irréel. À titre d'exemple,
j'inclus ci-dessous un exemple de danse Bollywood avec
le titre "Bole Chudiyaan Bole Kangana" issu
du film Kabhi Khushi Kabhie Gham, tourné en 2001.
En plus des films Bollywood que l'on peut acheter sur DVD
un peu partout dans le monde, il est possible de voir des
chorégraphies de ce type, par exemple, dans l'émission américaine
"So You Think You Can Dance" (d'ailleurs, il y en avait une dans
l'émission de la saison 10 américaine diffusée la semaine dernière ;
petite copie d'écran maison ci-contre...),
mais aussi dans plusieurs spectacles montés par des troupes
dans divers pays, dont la France. Ces spectacles à caractère
"exotique" pour nous combinent des éléments favorisant
l'évasion du quotidien (vêtements d'Inde, bijoux,
danseuses aux cheveux longs et bruns,
chants dans une autre langue, mouvements différents, etc.),
constituant ainsi un certain stéréotype apprécié de nos jours.
Cela explique donc l'engouement actuel pour la danse
indienne moderne, et en particulier Bollywood, qui permet
la création de cours dédiés dans les écoles de danse.
Posté par box office collection le 02/10/2016 à 14:31:16
i love bollywood dance...
Posté par vieille dame le 26/12/2016 à 12:28:49
pourquoi les articles de ce site ne sont-ils pas signés ?
je n'ai pas trouvé non plus le nom des professeurs de cette école (et encore moins leurs CV).
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